Le Presbytere de Loupoigne (Cure) à travers l'Histoire.
EN COURS DE REDACTION / CORRECTIONS.
Presbytere, Cure what's that this une fois ?!
Le presbytère, je vous éviterai l'étymologie latine ... est l’habitation du curé chez les catholiques ou évidemment chez les du pasteurs protestants.
Il est toujours situé non lieu du ou des lieu(s) de culte ou officie notre ami religieux, ce qui est vous vous en conviendrez est en sommes ma foi tout à fait logique...
La construction de ces derniers étaient en général financé donc par la paroisse.
La Cure est un synonyme souvent utilisé.
Qui dit lieu de culte, dit église donc comme parfois et bien souvent ces dernières sont très anciennes cela nous amènent à considérer que les presbytères ne sont pas négligeables également au point de vue tant culturel qu'architectural ...
L'attention a tout égard a été plus souvent et bien évidemment porté plutôt sur le lieu de culte...
Certains presbytères anciens conservent beaucoup d' œuvres arts en leur sein, je pense à certaines fresques ornementales, parfois même des plafonds peints...
Certains curés à travers le temps se sont même inquiétés de leurs devenirs...
Beaucoup d'exemples sans doute inconnu ou par chance découvert comme par exemple des fresques du pontificat de Clément VI au presbytère de Montfavet à côté d'Avignon en France nous rappelle de na pas sous-estimé cet aspect de valeur.
Revenons en maintenant au presbytere de Loupoigne ou plutôt ... les presbyteres de Loupoigne parce qu'il y en a eu eux !
Nous parlerons bien évidemment du plus connu tout dabord, celui qui se situe rue du ... Presbytère quasi en face de l'église Saint-Jean Baptiste en traversant la place Charles Morimont donc.
Ce dernier est inscrit sous la Fiche n° 25031-INV-0174-01 des bâtiments protégés.
L'entrée de celui ci est précédé d'une rampe d'accès pavée à légère pente , en forme de fer à cheval très original comme vous pouvez l'apercevoir sur la photo de gauche.
L'ensemble du joli petit jardin est clôturé de vieux murs en moellons du "cru" (grès blanc, il y avait une exploitation non loin de là).
Ces murets date de l'ancien presbytère et sont pour moi beaucoup plus anciens ....
Et oui, car ce dernier a été construits sur un plus ancien...
La destruction de l'ancienne chapelle Saint-Jean Baptiste (Chapelle à l'origine appartenant aux seigneurs du château) date de 1829, la fin de la construction de la nouvelle église Saint Jean-Baptiste date de 1831, le presbytère actuel ayant été construit à la fin du XIX, je peux supposer que l'ancien ai été détruit entre 1829 et 1875, si pas peut être un peu avant 1829.
Difficile de juger ... car aucunes anciennes cartes postales ne se trouvent en ma possession à ce niveau...
Les caves par-contre on je pense au vu de leurs superficies et de leurs aspects gardés leurs cachets anciens (moellons, petits celliers séparés etc...) et je pense qu'au vu de l'étrange superficie que ces dernières occupent, l'ancien presbytère était plus grand, les fondations de ces dernières caves ayant été ré-utilisées à mon avis pour re-construire le nouveau presbytère dessus....
Supposition toujours de ma part bien sûr... avec une forme plus rectangulaire.
Je me base à ce niveau tant au point de vue des caves que de ce que semble être l'aspect du presbytère et sa forme sur la carte de Ferraris en 1777....
Les murets devant le bâtiment sont en briques et bien sur plus récents cela ne fait aucuns doutes.
L'ensemble du nouveau Presbytère donc est de style néo-classique construit vers la fin du XIXème siècle.
Au niveau un peu technique on pourrait le décrire de cette manière: " C'est un Imposant double-corps de deux niveaux dégressifs, bâti en briques sur soubassement en calcaire appareillé. Harpes d'angles et divisions horizontales par bandeaux simulées en ciment (séparations grises horizontales sur la bâtiment). Porte à chambranle rectangulaire en calcaire sous larmier droit; fenêtres à linteau droit et appui saillant de pierre.
Les fenêtres du rez de chaussé sont par contre constitués de petits carreaux colorés typiques comme certains autres anciens presbytère ou même d'anciennes demeures de Bruges.
La Toiture du presbytère est à croupes et peu pentue.
Les plaque d'eternit (je pense...) d'isolation sur l'une des façades de côtés sont évidemment plus récentes ....
La hauteur du grenier avec de superbes charpentes est impressionnante vue de l'intérieur.
De l'extérieur par contre vu la typicité de pente du toit on ne s'attend pas à le découvrir. Mais la surface totale du toit couplé en quelque sorte à la surface totale du bâtiment donne un effet de surprise on ne peut plus majestueux quand à ses proportions quand on découvre ce grenier...
Un grand et joli jardin typiquement dans l'esprit du lieu à l'arrière agrémente l'ensemble tant au niveau de la quiétude, du recueillement, de la prière. Un havre de paix de verdure typique aux presbytères !
Le petit bâtiment à gauche du presbytère est une ancienne remise à charrette, rythmée par trois arcades en plein-cintre, celle du centre remaniée, les autres abritant une porte à chambranle rectangulaire en calcaire sous fenêtre rectangulaires. La Toiture est à croupes et coyaux.
Pour les non-érudits comme moi... ^^ le coyau est un élément qui s'intègre dans une charpente. Cette pièce en bois se fixe au niveau de la partie inférieure d'un chevron et déborde sur l'entablement. Placée obliquement, elle permet de diminuer la pente du toit au niveau de l'égout, et ainsi de mieux évacuer les eaux de pluie et de protéger la charpente et les murs de l'humidité. En effet, elle permet le prolongement de la toiture au-delà des limites des murs. Par extension, le coyau désigne l'ensemble de la toiture où la pente est moins raide (Cfr Graphe ci-dessus).
Le Presbytère et sa petite histoire du "Trou Quesnel" ....
Petite introduction explicative tout d'abord du personnage et du Jansénisme:
Commençons par le personnage, le Père Pasquier Quesnel (1634-1719)
Ce dernier d'origine française était un oratorien issu d'une famille noble.
A savoir qu'il faisait partie de la "Société de l'Oratoire de Jésus" (ou Oratoire de France) forme une société de vie apostolique de droit pontifical.
Le Père Pasquier Quesnel à 82 ans.
Société apostolique voulant dire que c'est un type d'organisation religieuse catholique, dont les membres (pères, frères, sœurs), ne prononcent pas de vœux religieux, contrairement à ceux des instituts de vie consacrée ou des instituts séculiers évidemment, et ne sont donc pas considérés comme religieux. L'ensemble étant bien reconnu par droit Pontifical (approuvé par le Saint Siège).
Il était donc oratorien nous l'avons dit mais il était également un théologien janséniste, fameux par ses écrits et par la longue lutte qu'il soutint pendant les querelles du jansénisme.
Le jansénisme (pour Janséniste...) se définissant comme étant une doctrine théologique à l'origine d'un mouvement religieux, puis politique et philosophique.
Le jansénisme s'est développé surtout aux XVII et XVIIIe siècles surtout chez nos voisins français et cela en réaction à certaines évolutions de l'Église catholique et à l'absolutisme royal (Louis XIII - XIV - XV....).
Revenons à notre ami Pasquier... A 23 ans, il entra à l'Oratoire, s'y adonna à l'étude de l'Écriture sainte et des saints Pères, et à la composition de livres de piété et âgé de 28 ans notre Pasquier fut propulsé comme directeur de cette institution au vu du talent que ce dernier prodiguait en tous sens...
Je ne vais pas rentrer dans tous les détails, mais ses ouvrages de réflexions morales ou pensées chrétiennes sur les quatre évangélistes sur le Nouveau Testament, suscitèrent beaucoup de réactions et de polémiques de la part du clergé de l'époque... L'un de ses ouvrages à savoir "Réflexions morales sur le Nouveau testament" lui rendit la vie très orageuse... Tantôt en "brouille" par moment avec le clergé, tantôt devant se déplacer dans une autre ville, tantôt refusant de signer une doctrine demandant de ne plus enseigner la philosophie de Descartes, tout cela l'amenant à quitter la congrégation et de peur d'être poursuivis en France , il s'exila à Bruxelles rejoindre l'un des ses collègues qui appuyait ses propos et pris sa place à la tête du parti Janséniste après son décès. C'est à Bruxelles qu'il termina son livre.
Il m'est très compliqué de vous expliquer ce qu'il se passa ensuite car cela serait trop long au niveau du texte et là n'est pas mon but mais sachez qu'une nouvelle édition du livre non approuvée ralluma la mèche à la poudre qui s'était essoufflée....
Vers 1703, l'archevêque de Malines craignant que la tranquillité de son diocèse en fut compromise obtint ru Roi Philippe V un ordre pour le faire arrêté. Louis XIV ne rendit, évidemment pas non plus, la tâche facile aux Jansénistes à l'époque cela coule de sources ...
Et c'est justement à cette époque que notre Pasquier, vivant parfois sous des noms supposés et/ou sous des habits laïques. se cacha à Loupoigne ...
De là à vous conter son histoire de cache de Bruxelles à Loupoigne et que c'est chez nous qu'on l'arrêta, cela m'est évidemment difficile à confirmer car je ne trouve aucunes traces écrites ....
En tout cas on l'attrapa, on l'arrêta puis il fut emprisonné à Malines d'où il réussira à s'échapper et s'exilera en Hollande mais cela est une autre histoire...
Voilà pour clore cette petite histoire qui mêle à la fois la Religion, la philosophie et un soupçon de "Robin des Bois"...
En tout cas Charles de Loupoigne ne semble pas être ni le premier, ni le seul "Robin des Bois" de Loupoigne !
Loupoigne vous avez dit, deux presbytères ?!
A force de gratter et de remuer des papiers en tous sens et de passé à chaque fois devant cette maison de caractère qui m'attirait l'Œil avec ces fenêtres me rappelant curieusement certaines fenêtres à encadrement typique français vu dans mon enfance, surtout la partie de droite du bâtiment avec cette fenêtre qui devait être à l'origine une porte dû au linteau en demi cercle de brique au dessus... je finis par trouver que la maison était classée comme étant un presbytère par la Région Wallonne...
La datation de l'ensemble de cette bâtisse remontant sans doute au XVII siècle... la carte de Ferraris en 1777 la signale déjà mais avec semble t-il deux corps de constructions. L'ensemble des deux corps couvrant, quand même, semble t-il... , une surface équivalente de visu à l'ancien château de Loupoigne...
Classé Presbytère (peut être le tout premier ?), il est possible que ce lieu soit également un ancien ermitage ou autres...
Sur une carte ancienne de 1782 magnifiquement exécuté par Dussart, on s'aperçoit que le bâtiment d'origine était effectivement beaucoup plus grand....
Ce dernier semblait être composé de six bâtiments distincts massifs en forme de carré, trop grand pour un ermitage mais trop grand aussi pour un simple presbytère.
Je pense que l'ensemble du bâtiment comportait un presbytère et peut être une congrégation de soeurs (peut être Cisterciennes (cfr ci-dessous))...
Je vous laisse juger avec cette copie de cette magnifique carte ci dessous.
Les cartes nous apportent également beaucoup d'autres informations surprenantes...Difficile à lire sans doute mais la carte ci-dessus indiquent les parcelles de dîmes.
- La lettre A indique la "grosse dîme" appartenant en commun à l'Abbaye d' Aywiers (fondée en 1215 par des cisterciennes et disparue à la révolution française, Affligem et à la Cure de Loupoigne (écrit Louppoigne en 1782).
- La lettre B indique la "menue dîme" appartenant uniquement à la Cure de Loupoigne.
- Les autres lettres sont également pour la plupart des dîmes de la cure ou du Chapitre de Nivelles, le tout détaillé en mesure de bonniers.
- Les Lettres rouges sont des dîmes de Houtain-Le-Val, de Baisy, Vieux Genappe....
Plus d'informations pour les petits curieux et beaucoup d'informations sur cette carte (et d'autres) disponibles sur le site Cartesius.be