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Une Paroisse mais de quoi s'agit-il exactement ?

Une paroisse est une organisation qui est originellement, dans le christianisme, la subdivision de base d'un diocèse*1 de l'Église : on retrouve la même structure aussi bien dans l'Église latine, que dans les Églises orientales. L'Église anglicane, et l'Église luthérienne, ainsi que les pays passés à la Réforme calviniste ont repris cet héritage. Depuis le concile Vatican II, le Code de droit canonique de 1984 définit la paroisse de l'Église catholique comme « la communauté précise de fidèles qui est constituée d’une manière stable dans l’Église particulière, et dont la charge pastorale est confiée au curé, comme à son pasteur propre, sous l'autorité de l'évêque diocésain ».

Elle a également donné son nom à une subdivision administrative dans plusieurs pays, la paroisse civile, reprenant le territoire de la paroisse originale.

Description:

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La paroisse désigne à la fois une aire géographique précise, le « territoire de la paroisse », et un groupe de personnes habitant sur ce territoire et constituant la communauté paroissiale.

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L'église dite paroissiale est le lieu de rassemblement de la communauté devant laquelle le pasteur et toute l'assemblée célèbrent la Résurrection du Christ à travers différentes célébrations dont la plus importante est la messe dominicale.

Le mot provient du latin parochia utilisé par les premières communautés chrétiennes pour désigner le territoire d'une cité épiscopale. Au Ve siècle, il est déjà très proche de son sens actuel puisqu'il s'applique aux territoires et communautés existant en dehors du siège épiscopal.

La Paroisse Catholique:

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À chaque paroisse est affecté un prêtre qui porte le titre de curé de la paroisse. Chaque paroisse est rattachée à un curé, mais celui-ci n'est pas forcément résident (à la cure) dans la paroisse. Ce nom de curé signifie « chargé du soin des âmes » (curatus animarum). Sous l'autorité directe de son évêque, dont il est le délégué, c'est le pasteur de la paroisse, au sens évangélique du terme. Ce mot n'est pas son appellation usuelle.

Un curé peut être, selon la taille ou la population de la paroisse, assisté par un ou plusieurs prêtres appelés vicaires. Dans les paroisses administrées par un curé non résident, on les appelle desservants (en)

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Dans les campagnes, le nombre décroissant de prêtres a poussé depuis quelques décennies au regroupement paroissial. Plusieurs paroisses sont réunies et confiées à un seul curé assisté de quelques laïcs.

Dans son dictionnaire, Antoine Furetière décrit la paroisse comme le territoire « sur lequel s'étend la juridiction spirituelle du curé ». Le curé est avant tout responsable de la pastorale et de l'exercice du culte, mais cela le charge aussi de préoccupations d'ordre temporel à l'égard de ses paroissiens (pratiquants ou non).

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La célébration des messes et offices, l'administration des sacrements, dont la confession, l'organisation de manifestations exceptionnelles, et la présence à de multiples réalités de la paroisse remplissent l'emploi du temps du clergé. À travers toute une pédagogie d'enseignement et d'expérience religieuse (la catéchèse), les paroissiens et en particulier les enfants sont initiés aux mystères de la religion chrétienne.

Des laïcs, bénévoles ou rémunérés, soulagent le clergé de diverses tâches matérielles telles que l'entretien de l'église et la préparation des cérémonies ; le sacristain (aussi appelé bedeau ou custos) y vouait souvent toute son existence.

De nos jours, ce rôle est assuré par un ou plusieurs laïcs. Pour les cérémonies dans l'église, en particulier la messe dominicale et les processions, les ministres du culte sont assistés par les enfants de chœur, ou servants de messe, jeunes garçons ou jeunes filles de la paroisse volontaires pour assumer ce rôle.

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De nombreuses vocations sont révélées dans ce cadre.

Organisation des Paroisses:

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Selon sa géographie, son habitat, la paroisse peut être divisée en quartiers regroupant plusieurs hameaux (ou rues) ; des chapelles ou des prieurés facilitant la pratique de la religion pour les paroissiens voisins.

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En raison des conditions de leur naissance, de leur taille ou configuration, une paroisse appelée paroisse-mère peut avoir délégué à une ou plusieurs paroisses-filles une partie de ses prérogatives sur une portion du territoire. Il s'agit essentiellement de permettre à une partie des habitants de disposer d'une église sans devoir se déplacer à l'église principale. Un service minimum est donc assuré sous l'autorité du curé de la paroisse-mère. Les messes principales mais aussi les registres paroissiaux y sont en principe tenus.

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Les paroisses-filles sont généralement appelées succursales sous des dénominations variables géographiquement..

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L'entité géographique supérieure dans l'Église catholique, est le doyenné regroupant plusieurs paroisses, le curé de l'une d'elle étant désigné comme doyen par l'évêque du diocèse.

Au-dessus hiérarchiquement, l'archidiaconé regroupe plusieurs doyennés.

Identités paroissiales d'autrefois:

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Jusqu'au début du XXe siècle et surtout dans les paroisses rurales à forte vocation agricole, les individus s'identifiaient avant tout à leur paroisse, voire de manière métonymique à leur clocher : tout passant, tout visiteur était considéré comme étranger quand bien même il était de la paroisse voisine ; celui-ci savait avoir la même attitude une fois de retour chez lui. Les variantes du patois ou des pièces de vêtements désignaient immédiatement comme suspect celui qui n'est pas du pays : que venait-il faire là ? pour quelles raisons ? comment interpréter l'aisance affichée par son habit ou au contraire l'indigence de ses hardes ? est-il de passage ou un nouveau paroissien ?

L'isolement induit par la géographie (îles, vallées, ressources locales spécifiques, etc) favorisait et favorise encore dans une certaine mesure le repli sur les éléments familiers et immuables.

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L'identification à la paroisse se faisait en parallèle à une attitude de rivalité à l'égard des paroisses voisines, surtout la ou les paroisses d'importance comparable. Cette attitude était positive en s'exprimant par une émulation sur l'adresse ou la force des jeunes paysans, sur le savoir-faire des artisans ou encore sur les signes extérieurs de la piété (ornements des églises, zèle dans les processions...), mais favorisait aussi une hostilité ouverte et des violences assez régulières, plus ou moins endiguées par des occasions de défoulement telles que la soule.

Sur tous les sujets possibles, plus ou moins délibérément, chaque paroisse cultivait ses particularités, c'est-à-dire des disparités vis-à-vis des innovations des voisins, tout cela en restant à l'intérieur de cadres eux-mêmes propres à un terroir. Ces disparités constamment soulignées et renforcées était devenues l'archétype de l'inconciliable. Antoine Furetière explique : « On dit de deux choses dépariées qu'on porte ensemble qu'elles sont de deux paroisses » et Émile Littré évoque le cas d'un bedeau de deux paroisses réunies contraint de porter un habit pour moitié de chacune des couleurs de ces paroisses.

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Ce sentiment d'appartenance devait être suspendu à l'occasion des foires, pèlerinages, etc, où chacun se vouait à des intérêts supérieurs temporels ou spirituels. Il fallait aussi savoir mettre de l'eau dans son vin quand l'amour et les liens du mariage attiraient malgré soi sur des terres étrangères situées seulement à une lieue ou deux de là. Les cas de force majeure, épidémies et autres formes d'agression du territoire, mobilisation générale, imposaient aussi de temps à autre une remise en cause de son identité locale.

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Archives paroissiales:

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Les paroisses, comme toutes les institutions, produisent divers documents qui en perdant leur actualité prennent le statut d'archives. Ces documents varient avec les époques et la complexité du fonctionnement, mais peuvent se regrouper en principales catégories au-delà des noms qu'on leur donne. La plupart des registres sont rédigés chronologiquement et sont des sources de premier plan pour l'histoire locale.

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* Les registres paroissiaux ou registres de catholicité où le clergé enregistre les actes de baptême, mariage et sépulture, c'est-à-dire un bref rapport à la forme réglementée citant la personne ou les personnes concernées, les témoins et le prêtre responsable, le tout suivi de leurs signatures si elles savent signer.

 

*Les registres post-concordataires, nom des registres paroissiaux tenus par le clergé à partir de 1803.

 

*Les registres de délibérations de l'assemblée paroissiale sur l'administration de la paroisse.

 

*Les registres de délibérations de la fabrique concernant l'administration et entretien courant de l'église et des biens annexes.

 

*Les ouvrages liés au culte en général et dans la paroisse en particulier : le livre de prières appelé paroissien ou paroissial ; le coutumier décrivant les usages locaux.

 

*Les registres du conseil paroissial, à partir du début du xxe siècle en France.

 

*Les bulletins paroissiaux, imprimés périodiques, surtout à partir du début du XXe siècle en France.

 

* Les registres de paroisse qu'il ne faut pas confondre avec les registres paroissiaux sont aussi appelés « Livres de paroisse » ou « Cahiers de paroisses » parce qu'ils sont le journal de bord des événements petits ou grands de la paroisse complété par toutes sortes d'informations pouvant soutenir ou aider le clergé dans son sacerdoce, charge à chaque curé de le mettre à jour et de le transmettre à son successeur

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*1 

Le diocèse est une circonscription territoriale de l'Empire romain conçue sous Dioclétien, à la fin du IIIe siècle.

Le terme a été adopté par l'Église catholique pour désigner le territoire canonique d'un évêché, qui était initialement appelé paroisse. C'est donc le territoire placé sous la responsabilité d'un évêque. Dans les Églises orthodoxes et les Églises catholiques orientales, on utilise plutôt le mot éparchie : dans les pays slaves orthodoxes sa signification est la même, mais ailleurs, en Grèce notamment, il a acquis une connotation plutôt civile et politique.

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